Dans le cadre du Pacte Climat, les communes sont incitées à poursuivre des objectifs d'efficacité énergétique pour l'éclairage public au travers du catalogue des mesures.
Pour soutenir les communes dans leurs efforts d’économies d’énergie dans le contexte de la campagne nationale « Zesumme spueren – Zesummenhalen », des recommandations et informations concernant plus spécifiquement les mesures d’économie dans le domaine de l’éclairage public ont été développées sous forme de questions et réponses.
Questions et réponses
Les normes en vigueur permettent-elles d'éteindre complètement l'éclairage public des rues ?
La norme en question (ILNAS-EN 13201 ; DIN 67523) ne précise pas si l'éclairage public doit être allumé ou éteint. Toutefois, la norme en question est contraignante dès que l'éclairage est allumé. L'existence d'une norme ne constitue donc pas, à cet égard, une obligation d'allumer les lumières.
Peut-on éteindre un lampadaire sur deux pour économiser de l'énergie ?
Non, un éclairage irrégulier est plus dangereux que l'absence d'éclairage. Comme la norme en question est contraignante lorsque les lumières sont allumées, l'éclairage ne serait pas non plus conforme à la norme dans ce cas.
L'extinction de tous les points lumineux est-elle autorisée ?
La norme (ILNAS-EN 13201 ; DIN 67523) ne s'applique que lorsque l'éclairage est allumé. Si l'éclairage est éteint, la norme ne s'applique pas non plus. La norme EN13201 est ratifiée au Luxembourg et est donc contraignante lorsque l'éclairage est allumé. Elle est connue dans notre pays sous le nom de ILNAS-EN13201.
Qu'en est-il des passages pour piétons (« zébras ») ?
Si l'éclairage public est éteint - sachant que l'éclairage des passages piétons marqués y est souvent lié -, l'éclairage des passages piétons doit également être éteint. Un éclairage partiel des passages piétons n'est pas autorisé (DIN 67523-1).
Pourquoi les services responsables de l'éclairage des rues devraient-ils d'ailleurs se conformer aux normes en vigueur si l'éclairage peut être totalement éteint ?
Une rue non éclairée présente moins de risques potentiels qu'une rue mal éclairée. C'est pourquoi les normes actuellement en vigueur doivent toujours être appliquées aux routes éclairées.
Qui est responsable en cas d'accident dans un lieu où l'éclairage est éteint ?
Chaque usager de la route est tenu par la loi d'adapter son comportement aux circonstances.
Les éclairages publics éteints ont-ils un impact sur la sécurité routière ?
Des études récentes montrent que l'éclairage public n'a pas d'influence évidente sur la sécurité routière. Au contraire, elles montrent que l'éclairage des routes peut souvent avoir un effet contre-productif sur le comportement des conducteurs, qui ont alors tendance à adopter un style de conduite plus risqué.
Dans ce contexte, nous attirons l'attention sur une utilisation accrue de vêtements de couleur claire et réfléchissants. Voir à ce sujet la campagne « Réfléchissez - Gitt sichtbar ! »
Les éclairages éteints ont-ils un impact sur les activités criminelles ?
L'étude LANTERN (Steinbach et al., 2015) a analysé les statistiques de la police pour divers cambriolages entre 2010 et 2013. Il s’est avéré qu'une baisse de l'éclairage nocturne n'entraîne pas d'augmentation de la criminalité. On ne peut donc pas en déduire que plus de lumière signifie plus de sécurité. Les statistiques de la Police Thames Valley en Angleterre entre 2004 et 2013 n'ont pas non plus constaté d'augmentation de la criminalité suite à l'extinction de l'éclairage la nuit, au contraire, le nombre de cambriolages de voitures et de vols a même diminué.
Dans ce contexte, il est plus important qu’une maison semble habitée vu de l'extérieur. Un éclairage avec une minuterie ou un système d'alarme sont plus dissuasifs que l'influence de l'éclairage public. Statistiquement, la plupart des cambriolages ont lieu le jour, parce que c'est moins suspect et que les habitants sont souvent absents durant la journée.
Même dans les bâtiments à usage commercial, les cambrioleurs ne sont pas dissuadés par l'éclairage public. Ici aussi, les systèmes d'alarme ou un service de sécurité sont plus efficaces.
En ce qui concerne le sentiment subjectif d'insécurité et les incivilités, l'éclairage public joue un rôle et peut avoir un effet d'éviction. Toutefois, cela ne concerne que les endroits qui sont encore fréquentés la nuit. C'est pourquoi les recommandations en matière d'économies d'énergie mettent l'accent sur la sécurité. La décision d'éteindre l'éclairage public durant la nuit revient à la commune, car elle connaît la situation dans ses rues. S'il y a des inquiétudes en matière de sécurité dans certaines zones, la commune n'éteindra pas l'éclairage public à ces endroits. Dans ce contexte, il est fait référence au « comité de prévention communal » (article 38 de la loi sur la police), comité dans lequel ce sujet peut être élaboré entre la commune et la police.
Existe-t-il des règles pour expliquer dans quelle mesure l'éclairage peut être diminué ?
La norme EN 13201-1 chapitre 7.10 concernant l'éclairage adaptatif permet de diminuer de deux classes la classe d'évaluation de la route (catégorisation de la route en fonction de sa largeur, du volume du trafic, de la vitesse praticable). Cette modification de la classe d'évaluation modifie également l'éclairage requis à ce moment-là.
La norme en vigueur autorise-t-elle une gradation de 50 % ?
Le degré de gradation dépend de la classe de la route. Une route avec une classe d'évaluation P4 devient (selon la norme EN 13201-1 chapitre 7.10 concernant l'éclairage adaptatif) une P6 et n'exige alors plus que 2 lx (lux) au lieu de 5 lx. Cela signifie qu'il est même permis de réduire l'éclairage à 40 %.
Combien peut-on économiser en réduisant l'intensité de l'éclairage public ?
Si l'éclairage est réduit de 5 lx (100 %) à 2 lx (40 %), on économise également 60 % d'énergie pendant cette période. La puissance électrique est linéaire par rapport au flux lumineux.
Il existe des armoires électriques qui alimentent simultanément les routes de l'État et les routes appartenant à la commune. Comment gère-t-on cela ?
La circulaire 4182 aux communes sur les recommandations pour l'éclairage public décrit la procédure concernant une extinction temporaire de l'éclairage public et notamment la coordination entre les routes de l'État et les routes communales.